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SECURITE ROUTIERE ET INFRASTRUCTURE (NOVEMBRE 2004)

Dans les accords de gouvernement des régions, la sécurité routière et la mobilité ne sont pas traités sans y associer l’aspect infrastructure de transport. Rien de plus logique: l’infrastructure joue un rôle dans la survenance ou la gravité d’un accident grave sur trois.

Beaucoup de souffrance humaine et de dégâts matériels pourraient être évités si notre réseau routier était convenablement aménagé, systématiquement analysé et régulièrement entretenu.

Une signalisation routière explicite
L’infrastructure doit inciter à un déroulement sûr et fluide du trafic et réduire le risque d’erreurs d’évaluation et de conduite de la part des usagers de la route. La signalisation routière mérite une attention particulière, vu que 90% de l’information utilisée lors de la conduite est perçue par les yeux. Les panneaux de signalisation et les marquages au sol sont le langage de la route. Simplicité, clarté, dimensions, placement et choix du matériel de signalisation routière sont essentiels pour pouvoir "rayonner de simplicité".

Analyse systématique
Pour accroître la qualité et la sécurité, le réseau routier doit être systématiquement analysé. Dans le cas de nouvelles routes ou de routes à réaménager, des audits de sécurité doivent être rendus obligatoires dès la phase de conception jusqu’à l’exécution proprement dite des travaux. Le tracé de la route et le régime de vitesse doivent correspondre à la catégorie attribuée à la route. Les installations et aménagements routiers doivent répondre à des normes techniques et de sécurité strictes. Une enquête effectuée en Flandre apprend que 30% des situations de trafic dangereuses sont localisées sur moins de 3% de la longueur du réseau routier régional. Ailleurs aussi il faut de toute urgence délimiter et analyser de telles zones et points noirs. Les audits doivent, dans chaque cas, considérer les trois facteurs route-conducteur-véhicule sous l’angle d’une approche intégrée. En Belgique, la publication de statistiques d’accidents accuse un retard toujours plus grand. Les données relatives aux accidents ne sont toujours pas transmises et traitées systématiquement dans un fichier de données centralisé. Nombre de données sont de ce fait indisponibles, insuffisamment fiables ou incomplètes. Les autorités doivent d’urgence organiser un suivi exact, actuel et complet de l’insécurité routière et de ses indicateurs. Ces données sont essentielles pour pouvoir effectuer des analyses des accidents et mener une politique efficace de sécurité routière.

Inspection et entretien réguliers
Le réseau routier est à l’heure actuelle insuffisamment entretenu. Le mauvais état du revêtement routier, l’absence ou l’imprécision de la signalisation routière a déjà surpris ou embarrassé maints usagers de la route, avec souvent des accidents à la clef. La route et sa signalisation requièrent un système global de gestion et d’entretien si celles-ci veulent conserver leur efficacité et ne pas représenter un facteur générateur d’accidents. Ceci exige des inspections périodiques et des contrôles de qualité du revêtement routier et de la signalisation routière, l’inventarisation et la tenue d’une banque de données, et l’établissement de programmes de remplacement. Des experts estiment que 2% de la valeur à l’état neuf de l’infrastructure doivent être affectées chaque année à des investissements d’entretien, le double des moyens actuellement utilisés. Vu que notre réseau routier restera très fréquenté et chargé dans le futur, des investissements d’entretien supplémentaires s’imposent de toute urgence.

Gestion dynamique du trafic
Via des portiques placés le long des autoroutes, les usagers de la route peuvent obtenir des informations ponctuelles et fiables sur la circulation, les travaux routiers et les accidents. Des itinéraires alternatifs, des vitesses conseillées, des temps de parcours et des conditions atmosphériques ou de trafic exceptionnelles peuvent également être communiqués. Le centre de gestion du trafic d’Anvers est déjà partiellement opérationnel, ceux des régions bruxelloise et gantoise n’existent pas encore. Les centres régionaux de gestion du trafic et leurs services doivent de toute urgence être mis au point pour l’ensemble du réseau routier principal.

En résumé, FEBIAC demande aux nouveaux gouvernements régionaux:

  • d’organiser un suivi exact, actuel et complet de l’insécurité routière et de ses indicateurs;
  • de faire systématiquement analyser la signalisation routière et les aménagements de sécurité de l’ensemble du réseau routier et de faire respecter des normes de sécurité et de qualité uniformes;
  • d’inciter les autorités régionales à doubler leurs investissements d’entretien pour atteindre 2% de la valeur à l’état neuf de l’infrastructure routière;
  • d’encourager les pouvoirs régionaux à accélérer le développement de leurs centres et services de gestion du trafic.

‘’L’infrastructure joue un rôle dans la survenance ou la gravité d’un accident grave sur trois’’

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