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LE MOTEUR DIESEL: UNE TECHNOLOGIE D'AVENIR (NOVEMBRE 2005)

La part de marché du diesel s’accroît d’année en année en Belgique. Les prix pétroliers élevés soutiennent cette tendance mais il y a encore d’autres éléments qui expliquent ce succès. Une bonne affaire pour Kyoto puisqu’un diesel consomme environ 1/3 de moins qu’une voiture à essence du même type. D’autre part, l’on relève une inquiétude croissante concernant les rejets de fines particules de suie. Il n’y a aucune raison de paniquer, les constructeurs automobiles ont la solution. Un petit coup de pouce de la part des autorités ne ferait bien sûr pas de mal.

Le Belge apprécie le diesel

Durant les 8 premiers mois de 2005, 72% de toutes les voitures neuves immatriculées étaient équipées d’un moteur diesel. Ce pourcentage fait de notre pays le leader absolu en Europe. A titre de comparaison: la part de marché européenne du diesel s’élevait à 49% durant le premier semestre de cette année. Le succès du diesel n’est pas un phénomène neuf qui serait dû exclusivement aux prix élevés des carburants. Au contraire, le graphique 1 montre sa progression constante depuis le début des années 80 et même à un rythme accéléré à partir de 1993. A partir de 1998, le diesel a définitivement dépassé l’essence.

Les facteurs du succès

Les premiers adeptes ont opté pour la robustesse, la fiabilité et la faible consommation du moteur diesel. Celui-ci, grâce aussi aux accises moins élevées sur le carburant, représentait un avantage économique considérable pour les conducteurs parcourant de longs kilométrages. Ils devaient nénamoins accepter les traditionnels inconvénients: les voitures diesel étaient lentes et bruyantes, elles produisaient aussi de la fumée et avaient régulièrement des problèmes de démarrage en hiver. Avec la venue d’une nouvelle génération de moteurs tournant vite et surtout après l’introduction du turbo et de l’injection directe durant les années nonante, ces problèmes ont tous été résolus. Les moteurs diesel actuels se distinguent par leur force de traction et leur souplesse, et tournent tellement silencieusement que l’on entend à peine la différence avec un moteur à essence. En outre, ils sont devenus encore plus économiques. Ils répondent donc parfaitement aux besoins de l’automobiliste dans le trafic quotidien, qui se caractérise par de mulitples stop & go. La souplesse prime sur la puissance proprement dite. Ceci explique pourquoi les moteurs diesel équipent maintenant aussi des petites citadines, des grandes berlines de luxe et même des coupés ou des cabriolets. En contre-point du succès, des critiques s’élèvent toutefois.

Le diesel devient de plus en plus propre

Un moteur diesel produit moins de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrocarbures imbrûlés (HC) qu’un moteur à essence. L’inverse est vrai pour les rejets d’oxydes d’azote (NOx) et les fines particules de suie (PM). Mais les constructeurs y travaillent avec acharnement. Les émissions des nouvelles voitures diesel qui doivent répondre à la norme actuelle Euro 4, comportent moins de 1/10 de celles des voitures datant du début des années ’90 (les voitures dites Euro 0). Pareille évolution ne se retrouve en rien dans les chaudières de chauffage domestique ou dans les moteurs de la navigation (intérieure). La Commission européenne continue néanmoins de garder le transport routier dans son collimateur. Pour l’instant, elle met la dernière main à la norme Euro 5, dont la limite maximum est de nouveau abaissée de 80%. (voir graphique 2) De ce fait, toutes les voitures diesel seront à l’avenir équipées d’un filtre à particules. Les rejets de la fumée noire vilipendée appartiendront définitivement au passé. La plupart des marques équipent de manière standard ou optionnelle certains de leurs modèles d’un filtre et respectent ainsi déjà la limite Euro 5. Le consommateur moyen n’est cependant pas très chaud pour une option qui coûte facilement 600 euros. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Suède et les Pays-Bas prévoient des mesures fiscales de soutien. Mais pas en Belgique, où notre fiscalité automobile désespérement dépassée adhère au principe : 'Plus le pollueur est grand, moins il paie de TMC'. Pour cette raison, FEBIAC réitère une fois de plus sa demande de suppression de la TMC et de réforme de la taxe de circulation annuelle. Les normes d’émission auxquelles répond le véhicule doivent déterminer ce que l’automobile doit payer. Le débat ne peut donc pas se rétrécir à la présence ou non d’un filtre à particules. Le graphique 2 montre clairement que l’image est beaucoup plus nuancée et que ce sont surtout les vieilles voitures diesel qui polluent le plus. A l’heure actuelle, les Euro 0 et Euro 1 représentent 25% du parc diesel.

Où reste le diesel sans soufre?

La qualité du carburant et surtout la teneur en souffre déterminent en partie les rejets de suie du véhicule. Le soufre est d’ailleurs nuisible au bon fonctionnement du filtre à particules. Pour cette raison, la Directive européenne 2003/17/CE prescrit qu’à partir du 1er janvier 2005, du diesel sans soufre doit être offert dans suffisamment de stations dans tous les états membres. En Belgique, pas la moindre goutte de ce carburant écologique n’est encore à trouver, alors que ce serait tout bénéfice pour les émissions de tous les véhicules diesel. Une fois de plus, une preuve flagrante de la politique environnementale peu cohérente menée dans notre pays.

Grâce au diesel, moins de consommation d’énergie et moins de CO2

En l’espace de 10 ans, les nouvelles voitures diesel sont devenues beaucoup plus économiques, ce qui se traduit par une baisse de 16% de leurs émissions de CO2. Elles consomment environ 30% de carburant de moins que les modèles à essence similaires. L’automobiliste moyen n’aura pas difficile à consommer en moyenne moins de 6l/100 km avec une voiture moyenne gamme. En ces temps d’explosion des prix pétroliers et de menace de pénurie d’énergie, il s’agit là d’un argument de taille. Réduire les émissions de gaz à effet de serre ainsi que la consommation d’énergie est un des défis les plus difficiles auquel notre société est confrontée. Des sources d’énergie durables et renouvelables ne sont pas à portée de main. La percée de la pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène n’est attendue au plus tôt que dans 20 ans. Jusqu’alors, nous devrons pour notre mobilité quotidienne faire appel aux technologies classiques. Les constructeurs et sous-traitants automobiles continuent à investir lourdement pour rendre le diesel encore plus économique, plus silencieux et plus propre.

Sans le diesel, nous pourrons difficilement garder sous contrôle les émissions de gaz à effets de serre. Ce serait faire preuve d’une grande myopie que de rendre trop cher le diesel à cause de normes d’émissions inutilement trop sévères.

Le moteur diesel est devenu une source d’énergie souple, économique, silencieuse et écologique. Il n’y a pas lieu de s’étonner que si aujourd’hui 4 Belges achètent une voiture neuve, 3 optent pour le diesel. Le diesel reste le champion incontesté de l’économie et du pourentage peu élevé d’émissions de gaz à effet de serre et est de ce fait un instrument essentiel pour réaliser les objectifs de Kyoto. La génération actuelle de moteurs produit 90% de fines poussières de moins que celles du début des années ’90. Les filtres à particules feront en sorte que quasiment toutes les fines substances seront éliminées. FEBIAC réitère sa demande d’une fiscalité 'verte', afin de pouvoir stimuler effectivement les technologies respecteueuses de l’environnement et de taxer plus lourdement les gros pollueurs. En attendant, la rhétorique verte de nos autorités continue à n’être que paroles creuses.

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