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L'INTRODUCTION ANTICIPEE DES SYSTEMES ANTI-ANGLE MORT : AVEC LES MEILLEURES INTENTIONS

A la mi-septembre dernier, le Conseil des ministres prenait la soudaine décision d'accélérer l'installation obligatoire de systèmes anti-angle mort. A partir du 1er janvier 2003, tous les nouveaux camions devront en être équipés. Les autres camions qui se présenteront au contrôle technique après cette date devraient eux aussi (d'après les informations dont nous disposons) être équipés d'un dispositif de même type.

FEBIAC et ses membres s'engagent dans le dossier de la sécurité routière. Nous approuvons bien évidemment l'initiative d'aider la sécurité routière à faire un pas en avant en introduisant des systèmes anti-angle mort. Mais nous croyons néanmoins devoir soulever certaines objections à propos de cette décision. Les bonnes intentions du Conseil des ministres pourraient en effet être contrariées par une série de problèmes pratiques contraignants.

Le très court délai entre'annonce de cette mesure et sa mise en application met le secteur face à un immense problème logistique.

Un certain nombre de véhicules qui seront mis en circulation au début de l'année prochaine sont déjà sortis de chaîne. L'installation d'un système anti-angle mort ne se fera donc plus d'origine. Le constructeur ne pourra par conséquent pas assurer un montage correct en usine de cet équipement. Le même problème se pose pour les véhicules en stock chez les distributeurs. En outre, aucun système est actuellement homologué, puisque les dispositions légales ne sont pas encore publiées. Nous nous posons également des questions quant à la disponibilité de miroirs anti-angle mort. Le montage en usine et la gigantesque action de 'retrofit' qui devra se faire à court terme nécessitent un stock important de miroirs.

Le délai fixé diffère sensiblement de ceux prévus dans la proposition de Directive européenne en la matière. La proposition prévoit en effet des délais de 24 à 36 mois après publication de la Directive. Dans son avis sur cette proposition, le Comité économique et social s'est du reste déjà posé la question de savoir si ces délais (24 et 36 mois) étaient réellement réalisables. Que dire alors d'une période transitoire de moins de 4 mois !

 
Qui se charge d'un montage optimal et d'une utilisation correcte ?

L'Arrêté Royal (AR)diffère de la proposition de Directive européenne telle qu'elle se présente actuellement, ce qui peut donner lieu à des difficultés techniques et à un montage non optimal. Une installation parfaite et une bonne utilisation des miroirs sont en effet impératifs pour atteindre des résultats concrets. Vu que l'AR ne concerne pas uniquement les véhicules neufs mais s'applique aussi au parc existant, il est fort possible qu'un certain nombre de véhicules ne puissent tout bonnement pas être équipé de manière correcte de miroirs anti-angle mort.


L'AR impose également cet équipement pour les véhicules de 3,5 à 7,5 tonnes, alors que dans la Directive cela est facultatif. Dans ce segment,certains véhicules (par exemple les grandes camionnettes) pourraient, à notre avis, être exemptées. Les flancs de ces véhicules sont à peine plus hauts que ceux d'une voiture, de sorte que le risque qu'un usager faible ne se retrouve sous le véhicule, est très minime.

 
Le véhicule ne représente qu'un des aspects
L'introduction de moyens techniques de protection ne met pas fin au problème des accidents dus à l'angle mort. Cela ne peut constituer une excuse pour écarter d'autres mesures. Outre l'introduction de systèmes techniques de protection sur les véhicules, il est nécessaire de sensibiliser les chauffeurs. Les autres usagers (faibles) de la route doivent eux aussi être informés et sensibilisés. Mais en fin de compte, le réaménagement et/ou l'adaptation de l'infrastructure routière demeurent prioritaires pour saisir le problème à sa base. Un miroir anti-angle mort ou une caméra ne sont d'aucune aide à des carrefours dangereux ou sur des pistes cyclables mal protégées.

FEBIAC déplore que la procédure normale de concertation n'ait pas été suivie. Une telle concertation entre les parties concernées ainsi qu'un accord mutuel auraient pu offrir une réponse aux problèmes évoqués. C'est la raison pour laquelle FEBIAC demande que les discussions précédemment menées avec le secteur soient reprises afin de pouvoir fixer correctement les modalités pratiques de l'introduction de systèmes anti-angle mort, une introduction que FEBIAC soutient.

 

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