Piétons, usagers de la route vulnérables
En 2000, 763 piétons ont été tués
ou grièvement blessés dans le trafic en Belgique. Même
s'il est vrai qu'une diminution de 62,1% a été enregistrée
par rapport à 1990, ce nombre doit encore baisser. Pour cela, il
faut qu'une politique de sécurité prenant en compte tous
les facteurs soit menée. L’infrastructure routière
pour les cyclistes et les piétons doit être améliorée
et, dans le même temps, les constructeurs automobiles doivent de
leur côté fournir des efforts pour rendre leurs véhicules
plus sûrs. Essayer de prévenir les accidents (sécurité
active) est à cet égard la première étape,
de loin la plus importante. Si un accident se produit malgré tout,
les conséquences doivent alors en être limitées au
maximum (sécurité passive). Une
telle série de mesures est contenue dans l’engagement volontaire
de l’industrie automobile avec l’objectif d’améliorer
sensiblement la sécurité de l’usager de la route vulnérable.
L’engagement des constructeurs
automobiles |
Sécurité passive |
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L’accord, s'il est entériné, aura des effets
immédiats. A partir du 1er janvier 2002 déjà,
les nouvelles voitures ne pourront plus être équipées
de bull-bars rigides dont la vente en tant qu’accessoire sera
également interdite dès ce moment. L’avant de tous
les nouveaux types de voitures devra pour le 1er octobre 2005 au plus
tard répondre à des exigences très sévères.
Principalement le design du pare-chocs avant et du capot ainsi que
des parties sous-jacentes devra être adapté de manière
à ce que les lésions de la tête et des jambes
encourues par les piétons lors d’accident soient moins
graves (Phase A). Cet engagement couvrira 80% de tous les nouveaux
véhicules (y compris les modèles existants) à
partir du 1er juillet 2010. Les prochaines étapes sont 2011
et 2012, où respectivement 90% et 100% des véhicules
neufs répondront aux exigences.
Dans une seconde phase (Phase B), les constructeurs s’engagent
à respecter des objectifs quantitatifs concernant la sécurité
des piétons, tels que ceux proposés par l’ 'European
Enhanced Safety Vehicle Committee' (EEVC). A partir de 2010,
les nouveaux modèles devront répondre aux prescriptions
techniques très sévères de l’EEVC ou à
des normes équivalentes. |
Pour les constructeurs, il est aussi important que la Commission
propose ce thème comme sujet d'une réglementation
harmonisée à l’échelon mondial. Le but
est d’arriver à une législation identique en
Europe, au Japon et aux Etats-Unis.
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Sécurité active
Eviter les accidents reste la priorité numéro un. Voir
et être vu est pour cela essentiel, certainement dans notre pays
où les jours de grisaille sont nombreux.
A partir de 2002, toutes les voitures seront équipées de
daytime running lights (DRL - feux allumés en permanence). Sur routes
mouillées, l’ABS (système anti-blocage) vaut de l’or
puisqu'il empêche le blocage des roues lors du freinage, ce qui
permet de garder le contrôle de la voiture et d’éviter
les obstacles. C’est la raison pour laquelle l’accord prévoit
que d’ici le 1er juillet 2004, toutes les voitures neuves seront
équipées d’un ABS. Par ailleurs, l’industrie s’est
elle-même imposé d’intégrer progressivement une
série de dispositifs de sécurité active dans les
nouvelles voitures. Il s’agit par exemple de l’intelligent cruise
control, de capteurs de stationnement, de miroirs à grand angle,
etc. Bref, toute une série de mesures qui doivent aider le conducteur
à mieux appréhender son environnement (notamment les usagers
vulnérables) et à mieux maîtriser son véhicule.
Un commissaire européen enthousiaste
Erkki Liikanen, Commissaire chargé des 'entreprises et de
la société de l'information' a dit à propos
de l’accord: 'L’engagement de l’industrie est un pas
important vers la réduction du nombre de morts et de blessés
parmi les piétons et autres usagers de la route. Notre stratégie
a été de collaborer dans un esprit constructif et pragmatique
avec l’industrie pour ainsi pouvoir étudier si nous pouvions
de cette manière atteindre un niveau de sécurité
nous donnant satisfaction. Le choix de l'approche s'est effectué
entre un engagement volontaire de l’industrie basé sur des
objectifs convenus et la piste législative traditionnelle. La Commission
a aujourd’hui reconnu que l’engagement de l’industrie répondait
à nos attentes. '
Implémentation rapide avec garanties
concluantes
L’accord final, s’il est approuvé, représentera
une étape très importante dans une nouvelle
forme de coopération entre l’industrie automobile et le législateur
européen. Depuis longtemps, de nombreuses voix plaident pour
que la politique se limite à fixer les objectifs généraux,
dont la détermination des aspects techniques serait laissée
à des experts. Dans le cas qui nous occupe, l'objectif est une
meilleure protection des piétons dans la circulation, exprimé
par une diminution du nombre de victimes. Il appartient aux secteurs concernés
de prendre leurs responsabilités et de définir la manière
la plus efficace pour réaliser cet objectif. Cette approche s’inscrit
totalement dans la philosophie du programme e-Europe décidé
lors du sommet européen de Feira en juin 2000. L’accent porte
sur des objectifs quantitatifs visant à améliorer la sécurité
routière par l’instauration de plans d’action volontaires.
Il faut bien entendu que toutes les garanties nécessaires puissent
être données et que le respect des objectifs fasse l’objet
d’un suivi périodique. Jusqu’à présent,
il n’existe qu’un seul exemple d’une telle autorégulation,
l’engagement de l’industrie automobile à réduire
la consommation des voitures de 25%. Les réductions actuelles sont
conformes aux prévisions, ce qui prouve que le concept fonctionne
convenablement. Ceci contraste fortement avec les négociations
particulièrement ardues qui ont été menées
récemment dans le cadre de la procédure législative
d’une série de Directives techniques complexes. Le meilleur
exemple est la Directive concernant la sécurité des autobus.
La publication de cette Directive a été longuement retardée
et les discussions au Parlement européen et au Conseil ont duré
plus de 4 ans. Il est à craindre que ce soit également le
cas pour la protection des piétons; un dossier encore beaucoup
plus compliqué et plus sensible. L’on risque par conséquent
de perdre un temps précieux car les ingénieurs
ne pourront en effet se mettre au travail que lorsqu’ils connaîtront
tous les détails des exigences. L’adaptation de l’avant
des véhicules ne peut se limiter à quelques modifications
mineures ou à une sorte de face-lift. Le concept de la voiture
doit au contraire être revu dans son intégralité;
il faut repartir de zéro sur la planche à dessin. C’est
pour cette raison que la phase A ne sera obligatoire que dans quatre ans
pour les nouveaux modèles. Pour les modèles existants, un
délai supplémentaire est nécessaire étant
donné qu'ils ne peuvent répondre aux exigences et devraient
donc être retirés prématurément du marché.
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Des milliards en coûts de développement
seraient ainsi perdus, ce qui mettrait en difficulté plusieurs
constructeurs. Un gros travail de recherche reste à accomplir
pour satisfaire aux exigences de la phase B, notamment sur le plan
de la technologie des capteurs. Il est dès lors absurde de
prétendre que certains véhicules respectent aujourd’hui
déjà les normes EEVC et que les autres devront être
adaptés en quelques années. Pour malgré tout
ne pas devoir attendre jusqu’en 2005, l’accord prévoit
une série de mesures de sécurité
active (DRL et ABS) ainsi que
l'interdiction dès l’an prochain des bull-bars rigides,
fort critiqués par beaucoup.
L’accord répond de cette manière à une ancienne
exigence belge. L’introduction des DRL et de l’ABS exigent
des périodes transitoires un rien plus longues, étant
donné que ces dispositifs nécessitent une série
de modifications techniques, surtout sur les modèles plus petits.
Les sous-traitants doivent eux aussi pouvoir faire face à une
demande soudainement accrue. |
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L’introduction rapide de ces mesures de sécurité
pourra donc, dès le début de l’an prochain, sauver
des vies humaines, ce qui est somme toute le but recherché.
D’autres éléments de sécurité active
suivront rapidement. L’accord en prévoit 13. En voici quelques-uns:
- surveillance de la pression des pneumatiques
- stabilité électronique (ESP)
- capteurs pour la détection des enfants lors des manoeuvres
de stationnement
- rétroviseurs grand-angle sur tous les modèles
- systèmes de perception améliorés (par ex. vision
nocturne)
- phares intelligents
- cruise control intelligent
Le texte prévoit aussi de la flexibilité,
ce qui rend possible une rapide adaptation à l'évolution
de la technologie. En 2004, les spécifications techniques seront
évaluées quant à leurs effets et éventuellement
adaptées. La philosophie centrale veut que ce soit le résultat
qui compte avant tout, mais que la manière de l'atteindre doit
pouvoir évoluer en fonction des technologies disponibles. Il est
impossible de rendre une Directive classique aussi flexible. Certains
craignent qu’un accord volontaire n’offre pas les mêmes
garanties et que l’industrie ne respectera
pas ses obligations. L’on avait déjà pu entendre une
telle critique lors de la conclusion de l’engagement relatif au CO2,
à tort ainsi qu’il apparaît aujourd’hui. L’accord
prévoit que les voitures doivent être testées par
des laboratoires indépendants. Les rapports de tests doivent ensuite
être soumis à un comité de suivi, qui fera annuellement
rapport sur le respect de l’accord. Cette procédure diffère
en fait très peu d’une homologation, la lourdeur administrative
en moins. On est certain, de cette manière, que toutes les voitures
satisferont en temps voulu aux exigences techniques.
L’accord en vue d’une meilleure protection
des piétons conclu entre les constructeurs automobiles et la Commission
européenne représente une nouvelle forme de collaboration
entre les autorités et l’industrie. La vision politique du
Conseil et du Parlement européen est une réduction du nombre
de morts et de blessés parmi les piétons. L’accord
répond à cet objectif par une série de mesures concrètes
en matière de sécurité passive. Là où
la technologie actuelle ne suffit pas pour atteindre les objectifs à
court terme, divers éléments de sécurité active
sont ajoutés. L’accord fournit des résultats immédiats,
offre des garanties concluantes de son respect et peut de manière
flexible s’adapter aux nouvelles technologies. Nos gouvernants qui
insistent en permanence sur l’importance de la coopération
entre le public et le privé et de l'autorégulation, doivent
maintenant se montrer conséquents et apporter leur soutien total
à la proposition!
Un aperçu des mesures dans
le temps
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01. 01.
2002 |
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interdiction des bull-bars rigides pour toutes
les voitures neuves |
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01. 10.
2003 |
toutes les voitures neuves équipées
de Daytime Running Lights |
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01. 07.
2004 |
toutes les voitures neuves équipées
d’un ABS |
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01. 10.
2005 |
l’avant de tous les nouveaux modèles doit satisfaire
aux exigences de la phase A en matière de protection
des piétons
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31. 12.
2010 |
l’avant de tous les nouveaux
modèles doit satisfaire aux exigences de la phase B en
matière de protection des piétons |
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ir. Michel PEELMAN
Directeur Services d'Etudes & de Promotion
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