Vous êtes ici  ›Home› Dossiers

TELEPEAGE ?

Récemment, le télépéage (ou péage électronique) a été présenté à diverses reprises comme le remède miracle au problème des embouteillages. Certains voient même une solution dans la gratuité des transports en commun. FEBIAC, qui étudie le problème de la mobilité depuis de nombreuses années déjà, constate avec regret qu'une 'politique en faveur de la mobilité' se traduit souvent de façon simpliste par 'politique fiscale anti-voiture'.

En 1997, l'Etat a pu engranger 336 milliards de francs de taxes en tous genres. La fiscalité sur la voiture a pratiquement augmenté d'un quart au cours des 6 dernières années. Depuis 1992, on ne compte pas moins de 14 mesures fiscales supplémentaires. L'Etat répond naturellement aux besoins de la population grâce à la fiscalité, mais les automobilistes n'ont constaté que peu d'améliorations sur les routes. Il est admis cependant que la mobilité garantit le bien-être de tous. En attendant, les automobilistes ont entendu certaines instances politiques déclarer qu'ils n'avaient pas encore assez payé, mais que les transports en commun devaient être meilleur marché ou même gratuits.

Et maintenant, le télépéage ?

Certains pensent à présent que le télépéage est le remède aux problèmes liés à la circulation routière en faisant payer les automobilistes en fonction de la 'rareté' de certaines infrastructures routières (ou de moyens de transport alternatifs) par rapport à une demande élevée en mobilité à certains endroits et à certaines heures de la journée. Avec l'infrastructure et les moyens de transport dont nous disposons actuellement, la solution du télépéage conduit inévitablement à une hausse des coûts pour les entreprises et les citoyens, ce qui ne fait que diminuer davantage le pouvoir d'achat du consommateur et la compétitivité de nos entreprises avec les pays voisins.

Si l'on veut défendre le système du télépéage avec la théorie des coûts externes, on se souviendra alors de l'étude réalisée par l'OICA (Organisation Internationale des Constructeurs d'Automobiles) et basée sur les chiffres de la Deutsche Bundesbahn (Société des Chemins de fer allemands). Selon cette étude, déjà en 1995 le seuil d'équilibre entre les coûts externes et les impôts payés par les automobilistes était atteint. Ceci sans parler des effets externes positifs. Il est donc grand temps de réviser la théorie et le calcul des effets externes de la voiture...

FEBIAC a déjà affirmé à plusieurs reprises que le coût d'utilisation d'une voiture ne pourrait s'accroître que dans un scénario de pression fiscale globale inchangée. Ceci implique une variabilisation des coûts et donc la diminution des taxes liée à l'achat et la possession d'une voiture. Il existe différentes voies pour atteindre cet objectif. En ce qui concerne le télépéage, son instauration devrait au moins remplir les conditions suivantes :

  • il doit être instauré dans un contexte de variabilisation des coûts;
  • il ne doit pas être à l'origine d'une augmentation globale des coûts liés à la voiture;
  • il ne doit pas être instauré sans que des alternatives de transport soient effectives;
  • il doit être organisé au niveau européen;
  • l'argent récolté doit servir directement à l'entretien des routes et aux investissements dans l'infrastructure routière...

Comme on peut le constater, la solution du télépéage n'est certainement pas envisageable actuellement dans l'ensemble de mesures possibles pour l'amélioration de la mobilité. Selon certains partis politiques, c'était la solution miracle. Heureusement, il semblerait que l'on reprenne ses distances par rapport à cette mesure.

On commence enfin à parler d'optimalisation ou d'extension sélective de l'infrastructure routière existante, de stimulation (fiscale) du carpooling, de transport d'entreprise ou en taxi, du déplacement en vélo, en scooter et en moto, de systèmes Park & Ride, d'heures de travail plus flexibles, de délais de livraison mieux adaptés pour le transport de marchandises, de transport de marchandises combiné...

Mais, ce qui fait toujours cruellement défaut, c'est une vision globale et coordonnée des mesures nécessaires pour une mobilité durable.

Automotive Guide


En savoir plus