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GUIDE CO2: VERS UNE POURSUITE DE LA REDUCTION DES EMISSIONS DE CO2: LES PISTES (JANVIER 2007)

Les réductions futures des émissions de CO2 devront s’appuyer sur des solutions tant techniques que non–techniques. Nous en proposons un aperçu dans le présent chapitre. Etant donné les potentiels de réduction des émissions de CO2 des différentes pistes, FEBIAC plaide pour une approche intégrée, visant à obtenir un résultat probant en termes de coûts/bénéfices.

La conception des véhicules

Poids et aérodynamique
Au cours de ces 20 dernières années, malgré les efforts et progrès faits dans le domaine de la conception et de l’utilisation de matériaux légers, l’amélioration du confort et de la sécurité des véhicules a empêché le contrôle du poids des véhicules. Cet élément poids ainsi que l'aérodynamique influencent la consommation et donc les émissions de CO2:

  • un gain de 10% sur la masse du véhicule correspond à un gain de 3 à 3,5% sur les émissions de CO2;
  • un gain de 10% en aérodynamique correspond à un gain de 2,5% sur les émissions de CO2.

Les leviers existant pour atteindre ces objectifs sont principalement le design, le choix des matériaux et la réduction des frottements.

Optimisation des moteurs traditionnels
Tant le rendement que le type de motorisation (diesel conventionnel ou common rail/injection directe, essence, GNC, biocarburant, électrique, hybride, pile à combustible) influent sur le niveau de consommation du véhicule et d’émissions de gaz à effet de serre.

Le moteur diesel offre déjà, par son principe de combustion, une consommation en carburant inférieure d’environ 20 à 25% à celles d’un moteur à essence de même performance. De plus, les moteurs diesel modernes sont équipés de turbocompresseur et peuvent ainsi bénéficier de la technologie 'downsizing' qui améliore sensiblement le rendement du moteur (moins de consommation) du fait de la réduction de la cylindrée. A ce stade, accroître la suralimentation offre un potentiel de progrès supplémentaire.

Grâce à l'apport de la suralimentation et de l'injection directe de carburant, les émissions de CO2 du moteur à essence pourraient être réduites de 20 à 25%.

Par ailleurs, le downsizing qui consiste en une réduction de la cylindrée du moteur, souvent conjuguée à la suralimentation, avec un maintien des performances, est une des solutions qui offre le plus fort potentiel en terme d'amélioration de la consommation.

Boîte de vitesse
La gestion électronique de l’embrayage et du passage des rapports de vitesse permet de réduire en moyenne de 5% la consommation du véhicule et les émissions de CO2.

Les systèmes de propulsion alternatifs

Les véhicules électriques sont propulsés par un moteur électrique puissant, alimenté par une batterie. Grâce à des améliorations substantielles dans la technologie des batteries et du moteur, la performance de ce type de moteur est arrivée à un niveau au moins égal à celui du moteur à combustion traditionnel. Le véhicule roule quasiment sans rejets et ne produit que très peu de bruit. Un rayon d’action limité et des temps de rechargement relativement longs constituent les grands défis pour le développement ultérieur de cette technologie. Lorsqu’on analyse l’impact environnemental des véhicules électriques, on ne peut perdre de vue l’origine de la production électrique. Si l’electricité est produite à partir de combustibles fossiles, les performances environnementales ne sont pas beaucoup plus intéressantes que les celles des moteurs à combustion classique. Si cette production se fait sur base de sources d’énergie renouvelables, le véhicules sera alors sensiblement plus respectueux de l’environnement.

La motorisation hybride, qui associe un moteur électrique à un moteur thermique, permet d’utiliser au mieux les capacités de chacun en fonction des circonstances de roulage (ville ou autoroute). La puissance du moteur à combustion qui n’est pas utilisée pour la propulsion, est transformée en électricité et stockée dans la batterie. Durant le freinage aussi, une part de l’énergie mécanique des roues est regagnée sous forme d’électricité. Le moteur électrique peut assister le moteur à combustion lorsqu’un surcroît de puissance est nécessaire, ou même reprendre totalement la propulsion de la voiture de sorte que le moteur à combustion peut être temporairement coupé.

Une des formes les plus légères du moteur hybride est le système 'Stop & Start' dont l’alterno-démarreur permet de couper le moteur lorsque que le véhicule se trouve à l’arrêt et de le redémarrer instantanément. Cette solution permet d’économiser jusqu’à 15% de carburant en circulation urbaine.

Depuis quelques années déjà, certains constructeurs ont introduit, avec succès, des hybrides essence dans leur gamme. L’hybridation plus sophistiquée associant un moteur diesel déjà très sobre à une traction électrique, est actuellement à l’étude chez bon nombre de constructeurs, qui espèrent le commercialiser à l’horizon 2010.

Dans une pile à combustible, l’hydrogène est combiné à l’oxygène sur des électrodes, ce qui génère un courant électrique et de l’eau. Le courant produit est alors utilisé pour propulser le moteur électrique. Le rendement théoriquement plus élevé d’une pile à combustible par rapport à celui d’un moteur à combustion, mène à une meilleure utilisation du carburant et donc à une consommation moindre. Les émissions ne contiennent que de l’eau mais ici aussi il faut tenir compte de la source de production de l’hydrogène. L’électrolyse de l’eau, qui fournit du courant à partir d’énergies renouvelables, est une solution très écologique.

Une amélioration du rendement de 10% correspond à une réduction de 10% des émissions de CO2;

Les moteurs électriques et la pile à combustible ne génèrent aucune émission directe de CO2;

Un moteur diesel à injection directe émet 25% de moins qu'un véhicule essence.

Les carburants alternatifs

Sans modifier fondamentalement les voitures telles qu’elles sont conçues aujourd’hui, il est possible de réduire les émissions de CO2 en les alimentant avec des carburants contenant moins ou pas de carbone
fossile. Puisque c’est uniquement ce carbone fossile qui pose problème du point de vue du réchauffement climatique.


LES BIOCARBURANTS

Le principe du 'Puits à la roue' ('Well to Wheels')
Pour comprendre l’avantage des biocarburants sur les carburants d’origine fossile en matière de réduction des émissions de CO2, l’on doit se placer dans une approche globale, dite du 'Puits à la roue' ou 'Well to Wheels'. Celle-ci permet de dresser un bilan global CO2, depuis la production du carburant jusqu’à sa consommation lors de l’utilisation du véhicule.

Dans le cas des carburants fossiles, le CO2 est émis pendant les phases de production (extraction et raffinage du pétrole), de transport du carburant et d’utilisation du véhicule.

Les biocarburants étant issus de la biomasse, le CO2 émis par un véhicule roulant au bioéthanol est celui qui a été absorbé par les plantes (phénomène de photosynthèse) qui ont servi à sa production.
Le CO2 absorbé par la plante lors de sa croissance peut ainsi être soustrait au total des émissions.

L’utilisation des ressources locales pour la production des biocarburants permet également de limiter les émissions de CO2 liées à l’acheminement des carburants (transport maritime ou routier) vers les sites de distribution. Le bilan global CO2 des biocarburants est ainsi beaucoup plus intéressant que celui des carburants traditionnels: comparée à un moteur essence, la réduction des rejets de CO2 peut, selon la ressource utilisée, atteindre près de 90%.

Le bioéthanol
Le bioéthanol est obtenu à partir de la fermentation et la distillation de ressources issues de la biomasse. Il peut par exemple s’agir de blé ou de betterave en Europe, de canne à sucre au Brésil ou de maïs aux Etats-Unis. Le bioéthanol est ensuite mélangé à de l’essence dans différentes proportions: 5% pour le E5, 10% pour le E10, 85% pour le E85, et jusqu’à 100% pour les véhicules dits ' Flex Fuel'.

Pour établir un bilan de ce que l’on peut gagner en émissions de CO2, il faut considérer la chaîne entière: matière de base, distribution du carburant et combustion sur le véhicule. En fonction de la matière de base et du procédé de production, l'utilisation du bioéthanol peut parvenir à réduire les émissions de CO2 de 90% par rapport au carburant fossile. En effet, la combustion du bioéthanol produit des émissions équilibrées par la quantité de CO2 éliminée de l'atmosphère lors de la croissance des plantes sources d'énergie. Ainsi, le CO2 présent dans l'atmosphère reste à un stade stationnaire. Au contraire, les émissions de CO2 produites par la combustion d’un carburant fossile – tel que l'essence ou le gazole – ajoutent du CO2 neuf dans l'atmosphère, alors qu’il était jusqu’à présent enfermé dans les gisements de pétrole souterrains.

Le biodiesel
Le biodiesel est un ester méthylique d’huile végétale (EMHV). A partir de plantes oléagineuses, principalement le colza et le tournesol en Europe, mais aussi le soja ou la palme dans d’autres régions du monde. L’huile végétale brute – obtenue par le simple pressage des graines de colza par exemple – n’est généralement pas utilisée telle quelle dans les moteurs car elle est considérée comme incompatible avec les technologies moteurs modernes. Le biodiesel utilisé aujourd’hui en mélange avec le diesel d’origine fossile est issu de la transformation chimique d’huiles. On fait réagir l’huile végétale avec du méthanol (procédé de transestérification) pour obtenir un EMVH, un composé aux propriétés voisines des celles des diesel. On obtient ainsi du biodiesel que l’on mélange au diesel. Lorsque la proportion de biodiesel dans le diesel d’origine fossile atteint 30%, on parle de B30.

La nouvelle génération de biocarburants

  • L'ester méthylique d'huile animale (EMHA). Cette filière présente l'avantage d'élargir le spectre des matières premières utilisables en valorisant une partie des graisses animales.
  • La production de diesel de synthèse obtenu par un hydrotraitement poussé d'huiles végétales, voire d'huiles animales, dénommé aujourd'hui NextBTL. Les huiles utilisées peuvent être plus variées et le gazole obtenu est de très bonne qualité.
  • La production de biodiesels de synthèse: voie dite BTL ou 'Biomass To Liquid'. Ces biocarburants diesels sont obtenus en transformant, dans une première étape, par gazéification à haute température, la biomasse lignocellulosique (bois, pailles, cultures dédiées, déchets végétaux) afin d'obtenir un 'gaz de synthèse', qui sera ensuite transformé, suivant le procédé dit Fischer-Tropsch, en un 'gazole de synthèse' ayant des propriétés très intéressantes.

Les carburants de synthèse obtenus offrent de nombreux avantages: ils sont d’excellente qualité car sans soufre et sans composés aromatiques, lesquels contribuent à la formation des particules. De plus, ils permettent de réduire très fortement les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, ils peuvent être utilisés dans les moteurs actuels - purs ou en mélange dans les gazoles - et être distribués par les circuits existants.

Le biogaz
Le biogaz est du gaz naturel renouvelable. Il est produit par la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l'absence d'oxygène. Cette fermentation appelée aussi méthanisation se produit naturellement (dans les marais) ou spontanément dans les décharges contenant des déchets organiques, mais on peut aussi la provoquer artificiellement dans des digesteurs (pour traiter des boues d'épuration, des déchets organiques industriels ou agricoles, etc.). La réduction des émissions de méthane dans l'atmosphère peut justifier en tant que telle la méthanisation des déchets organiques ou la récupération du biogaz des décharges. En e et, même s'il est brulé en torchère, l'impact négatif sur l'e et de serre est fortement réduit - du CO2 est émis à la place de méthane (dont le potentiel de réchau ement global est 23 fois plus élevé). Ainsi, dès que la production est su isante, il est souhaitable de valoriser le biogaz. En l’épurant et le compressant on atteint la norme du gaz naturel (97% de méthane) et il est possible de le mélanger avec le GNC (voir infra) et de l’utiliser comme carburant.


L’HYDROGÈNE

L’hydrogène est aujourd’hui essentiellement utilisé dans des applications industrielles comme la chimie pour produire l’ammoniaque, dans le ra inage des produits pétroliers ou pour produire du méthanol. Il est
de plus en plus souvent cité comme carburant envisagé pour les transports, en particulier dans les piles à combustible. C’est une des solutions en lice pour limiter le recours aux carburants fossiles. Elle permettrait de réduire la pollution en ville et les rejets de gaz à effet de serre pour autant que l'hydrogène produit à partir d'énergie ne rejette pas lui-même de CO2.

GNC (GAZ NATUREL COMPRIMÉ)

Le GNC est du gaz naturel comprimé, aussi appelé gaz naturel carburant. Il est stocké et utilisé sous forme gazeuse. Il est distribué en station-service dédiée ou par le biais d'un compresseur individuel connecté au réseau chez le particulier. Le GNC réduit de près de 25% les émissions de gaz à effet de serre. Les moteurs qui l’utilisent combinent un bon rendement énergétique à un potentiel d’émissions polluantes très basses. Ses gaz d'échappement n'émettent ni oxydes de soufre, ni plomb, ni particules. L’utilisation d’un véhicule léger GNC à la place d’un véhicule essence actuel permettrait de diminuer les émissions totales 'du Puits à la roue' de gaz à effet de serre d’environ 15%. Ce bilan dépend essentiellement des émissions lors de l’utilisation du véhicule (pour environ 80 à 90%), mais la part des émissions de CO2 liée à l’approvisionnement (depuis l’extraction jusqu’à la compression dans le réservoir) est fortement liée aux consommations d’énergie et aux fuites de méthane lors du transport. Ce dernier point est important à souligner. En effet, le gaz naturel a un pouvoir de réchauffement global plus de 20 fois supérieur à celui du CO2. En conséquence, le développement de la filière GNC devra s’accompagner d’un maintien aussi bas que possible des rejets de méthane. Sur la seule étape d’utilisation du véhicule, le gaz naturel permet une diminution de plus de 20% des émissions de CO2 par rapport à un véhicule essence.

Le résultat reste du même ordre de grandeur pour les véhicules bicarburation essence/GNC. Les moteurs dédiés peuvent être optimisés pour fonctionner au gaz naturel et donc garantir des performances améliorées. La difficulté d’utilisation de ce type de moteur reste la disponibilité du carburant. Les véhicules bicarburation s’imposent donc, puisqu’ils ont une autonomie plus grande. Des gains substantiels sur les émissions de polluants à impact local et/ou régional sont donc également attendus avec le développement de moteurs spécialement optimisés pour ce type de carburant, notamment:

  • aucune odeur, fumée noire, particules, salissure, perte par évaporation;
  • un moteur dédié au gaz naturel, permet une réduction des émissions de CO2 de 5 à 10% par rapportà un moteur diesel.

A l'heure actuelle, ce sont les biocarburants, notamment ceux de synthèse, qui offrent la meilleure alternative en termes de faisabilité technique et économique. Ils émettent plus de CO2 lors de la production (outre le biodiesel de synthèse) par rapport aux carburants fossiles ou au gaz, mais ceci est compensé pendant la phase de combustion, où le CO2 émis est celui de la photosynthèse.


Le comportement de l’automobiliste

Si les évolutions technologiques réalisées par les constructeurs automobiles ont permis d’importantes avancées, les impacts du comportement de l’automobiliste au volant (souplesse de conduite notamment), du mode de conduite (urbaine, sur route ou autoroute) et de l’entretien du véhicule restent importants.

Type de conduite
Le mode de conduite influe fortement sur la consommation de carburant et les émissions de CO2 d’un véhicule. Ainsi une surconsommation jusqu’à 40% a été constatée entre un conducteur à la conduite souple et un conducteur à la conduite plus agressive. Allures rapides et à-coups de conduite (succession d’accélérations fortes et de freinages fréquents ou brusques) sont particulièrement consommateurs.

Nombre de kilomètres
30% des déplacements automobiles sont inférieurs à 2 km et pourraient donc facilement se faire à vélo, voire à pied. Or ces courts trajets sont plus particulièrement émetteurs de gaz à e et de serre, parce que les premiers kilomètres nécessitent beaucoup d'énergie pour porter à bonne température les différents organes mécaniques et liquides de fonctionnement:

+ 50% de consommation au 1er kilomètre,
+ 25% de consommation au 2ème kilomètre.

Utilisation de la climatisation

L'utilisation de la climatisation, qui équipe aujourd'hui la plupart des véhicules neufs vendus, augmente de quelques pourcent la consommation d’un véhicule (même de plus de 10% lors d'une utilisation superflue de la climatisation) et d’autant ses émissions de gaz à e et de serre. La mise sur le marché de climatisation intelligente et leur utilisation rationnelle permet de réduire leur impact.
Cependant, une régulation de la température dans l'habitacle augmente le confort de conduite et la vigilance du conducteur par temps chaud et évite de rouler aux fenêtres ouvertes améliorant l'aérodynamique et donc la consommation. Par ailleurs, le HFC (hydrofluorcarbone), gaz à fort impact sur l'e et de serre, utilisé pour la réfrigération, doit être supprimé à moyen terme.

Entretien du véhicule
Une voiture mal réglée consomme plus qu’un véhicule bien révisé. Lorsque le filtre à air est encrassé, votre véhicule consomme 3% de carburant en plus. Le contrôle régulier de l’injection et de l’allumage est également important. Des pneus sous-gonflés entraînent eux aussi une hausse très significative de la consommation.

Je roule e-positif: 10 conseils pour un style de conduite plus e-cologique et e-conomique

  1. Évitez les hauts régimes: pensez à changer de vitesse à temps
  2. Surveillez le compte-tours: vous pouvez sans problème changer de
    vitesse à partir de 2.500 tours avec un moteur à essence (ou LPG), et
    même dès 2.000 tours avec un moteur diesel.
  3. Donnez du gaz: vous pouvez accélérer en enfonçant la pédale
    d'accélérateur pratiquement jusqu’au plancher. Vous n’économisez pas
    de carburant en accélérant progressivement!
  4. Anticipez: maintenez une distance suffisante par rapport au véhicule
    qui vous précède, afin de ne pas devoir constamment freiner et
    accélérer.
  5. Lâchez la pédale: lorsque vous devez ralentir ou vous arrêter, vous
    pouvez également lâcher la pédale d'accélérateur à temps (frein moteur)
    et laisser aller la voiture sans débrayer
  6. Faites taire le moteur: coupez le moteur pour les arrêts de courte durée
    (passage à niveau, embarquement de passagers, ...).
  7. Utilisez les fonctions d’aide: fiez-vous à votre compte-tours pour
    changer de vitesse à temps. Un régulateur de vitesse favorise une conduite
    régulière. Planifiez votre itinéraire à l’avance, surtout en cas de
    déplacements multiples, afin d’éviter les kilomètres superflus.
  8. Chouchoutez votre monture: seule une voiture bien entretenue garantit
    une conduite sûre et économique.
  9. Mettez la pression: contrôlez régulièrement la pression de vos pneus.
  10. Perdez du poids: retirez le box à skis, le porte-vélos et le porte-bagages
    dès que vous n’en avez plus besoin.

L’infrastructure

Des points précédents, il ressort qu'il existe différents manières de réduire les émissions de CO2 par une action au niveau du véhicule, ainsi que par une conduite adaptée. Une infrastructure bien conçue peut également concourir à réduire encore la consommation des véhicules et partant les émissions de CO2.

Ainsi, des dos d’ânes inadéquats et des rond-points successifs qui condamnent les véhicules à des ralentissements (parfois bien en-dessous des limites de vitesse autorisées) suivis de relances constantes, induisent de fortes augmentations de consommation. Il en va de même sur les routes où les feux de signalisation ne sont pas synchronisés.

Il a également été prouvé qu’en cas de congestion du trafic, les émissions de CO2 augmentent de manière importante. Le degré de congestion a plus rapidement une incidence sur les émissions de CO2 des camions que sur celle des voitures, mais lors d’embouteillages importants, l’augmentation relative des émissions des voitures est proportionnelement plus importante (une augmentation de 50% pour les voitures par rapport à 30% pour les camions).

Le tableau ci-dessous montre comment le choix de certaines conceptions d'infrastructure influence les émissions de CO2:


 

Nous ne pouvons donc qu’encourager nos dirigeants à veiller à ne pas induire – inutilement – ce genre de conséquences.

Ceci peut se faire de différentes manières par:

  • des limitations de vitesse bien pensées: une adéquation entre le type et la fonction de la route et la limitation de vitesse qui lui est attribuée, est un facteur essentiel pour la fluidité du trafic. Pour
    favoriser cette fluidité, il convient d’harmoniser les di érents régimes de vitesse sur tout le réseau routier. Toute modification – inutile – de ce régime est contre-productive pour la fluidité du trafic et les
    émissions de CO2;
  • la mise en place d’ 'ondes vertes' qui rendent le trafic plus fluide et réduisent de manière drastique les'stop & go' surconsommateur de carburants;
  • un règlement dynamique des feux de signalisation aux carrefours suivant les périodes de la journée (heures de pointe/creuses-matin/soir), de la semaine (jour ouvrable/week-end), ou de l’année (congés,...);
  • une conception des 'dos d’ânes' réfléchie: permettant de les franchir de manière souple et confortable, dans les limites de vitesse autorisées, sans infliger au véhicule une succession de ralentissements et d’accélérations aussi superflues que peu économiques en matière de consommation;
  • une optimisation de la capacité du réseau routier, entre autres par la réalisation des chaînons manquants et par des investissements dans des systèmes télématiques et de guidage routier.

La législation

Avec la fiscalité automobile, le législateur dispose d’un levier important pour encourager un comportement d’achat et un mode de conduite plus respectueux de l’environnement chez les automobilistes. Nous proposons ici quelques pistes de réflexion destinées à élaborer une fiscalité automobile qui tient à la fois compte de la consommation de carburant et – partant des émissions
de CO2 – du caractère polluant des voitures.

Il importe cependant que cette législation suive un développement linéaire, de façon à ce que chaque gramme de CO2 entraîne des coûts identiques et à éviter l’instauration de niveaux arbitraires. La mesure doit également être neutre sur le plan technologique. Le seul critère doit être le résultat et non la manière ou la technologie adoptée pour y parvenir. C’est uniquement en suivant cette approche que le législateur offrira aux constructeurs la liberté maximale requise pour concevoir de nouvelles solutions inventives.

Il est par ailleurs crucial d’harmoniser au mieux la législation au niveau européen, si l’on veut éviter de devoir investir inutilement dans l’adaptation de certains modèles à la législation d’un ou plusieurs États membres.

La voiture économique: vers une taxe de circulation basée sur les émissions de CO2
Les nouveaux véhicules produisent moins d’émissions de CO2, mais cette amélioration ne peut avoir un effet positif que s’ils arrivent e ectivement sur le marché et remplacent les anciens véhicules plus polluants. Pour encourager une évolution dans ce sens, on peut envisager de remplacer la taxe de circulation (actuellement calculée sur base de la puissance) par une taxe basée sur les émissions de CO2 du véhicule.

La voiture propre: les normes Euro doivent aussi être prises en considération
Le système fiscal actuellement en vigueur en Belgique est à contre-courant d’une politique promouvant des voitures économiques et propres: la TMC appliquée aux voitures neuves décourage leur achat et la TMC appliquée aux voitures d’occasion encourage l’achat des plus anciennes (donc des plus polluantes) puisqu’elle est dégressive par année d’âge du véhicule. En outre, la TMC n’est pas un
moyen adéquat pour influencer chaque année le choix des citoyens en les orientant vers des voitures plus économiques et plus propres, puisque cette taxe est payée une seule fois lors de l’achat.

C’est la raison pour laquelle FEBIAC plaide pour la suppression de la TMC et pour un calcul de la taxe de circulation annuelle basé non seulement sur les émissions de CO2 (voir supra), mais également sur les normes d’émissions européennes (normes Euro). La succession des normes Euro permettrait ainsi une politique proactive idéale pour promouvoir de manière permanente le rajeunissement du parc automobile en modulant la taxe de circulation, comme le montre le graphique (voir p. 22).

Le graphique démontre que, dans ce système de taxation, les propriétaires d’une voiture qui ne répond pas à la norme Euro la moins sévère (Euro 0), paient beaucoup plus que les propriétaires de voitures
récentes. C’est d’ailleurs logique, puisque le niveau de pollution d’une voiture Euro 4 est bien moins élevé que celui d’un véhicule Euro 0. Si l’on veut également faire intervenir le critère économique pour des voitures qui répondent à la même norme Euro, la taxe de circulation doit croître de façon linéaire et équitable en fonction des émissions de CO2.



Voitures de société: souvent plus propres et plus économiques qu'une voiture moyenne

L’an dernier, 930.000 voitures – soit environ un cinquième du parc automobile belge – étaient immatriculées au nom d’une entreprise. Parmi elles, 250.000 l’étaient au nom d’une société de leasing: elles représentent quelque 5 % du parc automobile.

Depuis quelques temps, les voitures de société sont régulièrement mises sur la sellette: elles inciteraient à des déplacements superflus et occasionneraient une pollution supplémentaire.

Toutefois, il ressort d’une enquête de mobilité (réalisée à la demande de FEBIAC en 2004) que la voiture de société n’est pas la principale responsable du pourcentage élevé qu’occupe la voiture dans les déplacements domicile-lieu de travail: 10% seulement des automobilistes navetteurs disposent d’une voiture de société. Celle-ci est en outre utilisée davantage pour les déplacements professionnels que pour les déplacements privés. La voiture de société demeure pour la plupart avant tout un instrument de travail: plus de la moitié des personnes professionnellement actives l’utilisent quotidiennement pour rendre visite à des clients ou assister à des réunions.

Il faut aussi nuancer quelque peu l’idée selon laquelle les voitures de société contribueraient davantage à la pollution, comme le démontre le tableau ci-dessous, qui reprend le top 20 des modèles les mieux vendus immatriculés au nom d’une entreprise. D'une part, les émissions de CO2 de ce top 20 restent, avec 145 g/km, bien en-dessous de la moyenne de toutes les voitures neuves vendues en Belgique (155 g/km). D'autre part, les voitures de société sont remplacées tous les 3 à 4 ans: par conséquent, elles répondent toujours aux normes d’émissions les plus récentes et les plus sévères. Ce constat est en opposition flagrante avec l’image qui entoure les voitures de société, considérées comme des 'dévoreuses' de kilomètres et de carburant.

Top 20 des voitures de société les mieux vendues (11 mois 2006)

Marque Modèle Genre cc Carburant Marché CO2 (g/km)
RENAULT CLIO CAR 1500 Diesel 6.705 123
RENAULT MEGANE MPC 1500 Diesel 5.969 124
VOLKSWAGEN GOLF CAR 1900 Diesel 4.845 140
OPEL ZAFIRA MPC 1900 Diesel 4.603 165
RENAULT MEGANE MPC 1900 Diesel 3.996 154
BMW SERIE-3 MPC 2000 Diesel 3.546 153
BMW SERIE-3 CAR 2000 Diesel 3.502 150
PEUGEOT 307 MPC 1600 Diesel 3.236 131
VOLKSWAGEN TOURAN MPC 1900 Diesel 2.681 159
AUDI A4 MPC 1900 Diesel 2.430 154
PEUGEOT 307 CAR 1600 Diesel 2.401 126
AUDI A3 CAR 1900 Diesel 2.286 134
BMW SERIE-5 CAR 2000 Diesel 2.212 158
CITROEN XSARA MPC 1600 Diesel 2.127 135
VOLKSWAGEN GOLF MPC 1900 Diesel 2.102 143
AUDI A6 CAR 2000 Diesel 2.091 172
VOLKSWAGEN PASSAT MPC 1900 Diesel 2.083 157
VOLVO V50 MPC 1600 Diesel 2.083 132
AUDI A4 MPC 2000 Diesel 2.062 156
AUDI A6 MPC 2000 Diesel 2.007 172
             
TOTAL         62.943 145 g/km
CAR: voitures
MPC: voitures mixtes (breaks, monovolumes, 4x4)
     
soit 5,5 l/100 km
Source: FEBIAC          

Cet éco-bilan plutôt positif, n’a pas empêché l’instauration, en 2005, d’une taxe spécifique basée sur les émissions de CO2 pour les voitures de société. Le reste du parc automobile restant en dehors du champ d'application.

Une taxation supplémentaire semble peu souhaitable et serait plutôt improductive d’un point de vue environnemental. Il est fort à parier que les personnes qui ne disposeraient plus d’une voiture de société, la remplaceraient par un véhicule d’occasion (plus ancien et donc plus polluant) et non par l’usage des transports en commun.

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