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DES MESURES FISCALES SONT NECESSAIRES POUR RENOUVELER RAPIDEMENT LE PARC DES MOTOCYCLES (MAI 2006)

Au cours du bref intervalle qui sépare les normes Euro 1 et Euro 3 pour motocycles, nous avons pu observer une avancée technologique significative chez les fabricants avec, en prime, une réduction considérable des émissions des principales substances polluantes et une diminution importante de la consommation d'essence.

La part des motocycles dans les émissions totales dues au trafic routier est très faible. L'industrie continue aujourd'hui d'investir pour rendre les motocycles encore plus écologiques dans les années à venir. Entretemps, la 'fable' selon laquelle ils ont une influence néfaste sur l'environnement doit être démentie une bonne fois pour toutes, à partir de faits démontrables sur lesquels nous reviendrons plus en détail dans le présent article.

De rapides progrès technologiques
Cela fait belle lurette que les motocycles ne consomment plus beaucoup de carburant et ne dégagent plus de gros nuages de fumée toxiques. À l'instar des voitures, ils doivent en effet répondre aux strictes normes européennes définies en matière d'émissions. On notera avec intérêt que l'industrie des motocycles a, en peu de temps, réussi à combler son retard. L'intervalle qui sépare les différentes normes successives applicables aux motocycles est en effet plus court que celui qui sépare les normes relatives aux voitures. L'industrie automobile a dû se conformer àla norme Euro 1 dès 1992. Il est logique que, compte tenu du parc de véhicules bien plus important et de l'impact sur l'environnement qui en résulte, les marques automobiles aient étéles premières à devoir rendre des comptes. La norme Euro 1 pour motocycles n'a été introduite que 7 ans plus tard - en 1999 – et Euro 2 en 2003. En ce qui concerne les voitures, la transition vers la norme Euro 3 a duré 8 ans et il a fallu attendre l'année 2000 pour qu'Euro 3 devienne obligatoire. Cette même norme ne s'applique aux deux-roues motorisés que depuis le début de l'année 2006, et pourtant …le secteur n'a eu que 6,5 ans pour mettre en oeuvre les progrès technologiques nécessaires.

Une approche efficace en matière d'émissions
Moins 94 % pour le dioxyde de carbone et les hydrocarbures (CO et HC) et moins 50 % pour l'oxyde d'azote (NOx) : Euro 3 représente bien une amélioration significative par rapport à Euro 1, grâce à la série d'innovations déployées. L'industrie du cycle devait en outre tenir compte d'une définition claire et de plus en plus rigoureuse des valeurs limites et autres méthodes d'expérimentation. Quelques nouvelles technologies spécialement adaptées aux motocycles ont dû être développées : catalyseur d'oxydation à 2 voies, injection d'air supplémentaire, catalyseur à 3 voies avec capteur d'oxygène, gestion électronique du moteur et injection d'essence.

Voitures contre deux-roues motorisés
Si on compare les émissions des voitures de tourisme à celles des deux-roues motorisés, on constate que le résultat de la norme Euro 3 pour voitures est comparable avec les valeurs limites attendues dans la norme pour motocycles (le total des trois substances polluantes est même inférieur en ce qui concerne les motocycles). On constate également que les émissions moyennes de CO2 des voitures àessence excèdent la valeur de CO2 maximale atteinte par les motocycles. Le CO2 aggrave l'effet de serre. Puisqu'ils émettent moins de gaz à effet de serre, les motocycles jouent aussi un rôle moindre dans le phénomène d'effet de serre. Bien entendu, la consommation a également une grande incidence écologique. La consommation moyenne de carburant des voitures à essence est supérieure aux niveaux de consommation maximaux des motocycles. Les deux-roues motorisés représentent seulement 1 % de la consommation de carburant des moyens de transport individuels.

D'autres améliorations en perspective
Des experts indépendants du laboratoire de thermodynamique appliquée (Laboratory of Applied Thermodynamics –LAT) de l'université Aristote de Thessalonique ont, à la demande de la Commission européenne, effectuéune analyse coûts / bénéfices relative au rôle des deux-roues motorisés dans les émissions globales dues au transport routier. L'évolution future des émissions des principales substances polluantes a également été examinée. LAT a calculé que les émissions des motocycles affichaient une tendance positive, et même souvent meilleure que les émissions globales du trafic routier, pour la période 1999 –2012. Ces observations ont été publiées par le laboratoire en juillet 2004 : la contribution des motocycles aux émissions globales d'oxyde d'azote est négligeable et représente à peine 0,5 % des émissions totales du transport routier, même en milieu urbain les émissions de CO2 des motocycles constituent moins de 1 % des émissions globales dues au transport routier et on s'attend à ce que ces valeurs baissent jusqu'à 0,6 à 0,7 % d'ici 2012. L'émission moyenne de CO2 est de 83,5 g/km pour les motocycles et de 126 g/km pour les voitures de tourisme l'introduction de la norme Euro 3 stabilise les émissions d'hydrocarbures (HC) ; le pourcentage d'hydrocarbures continuera de baisser au fur et à mesure de la commercialisation de nouveaux véhicules et du renouvellement du parc on s'attend à ce que les émissions de gaz carbonique descendent jusqu'à 1,7 % d'ici 2012. Ceci dit, leur incidence est d'ores et déjà limitée, puisque leur pourcentage actuel est de 2 % seulement. Les fabricants de motocycles continuent de travailler au développement de leur produit, histoire de donner suite aux progrès significatifs accomplis jusqu'ici. Ils étudient notamment comment garantir la conformité des motocycles utilisés avec les seuils d'émissions fixés et ce, pendant toute leur durée de vie. Il importe également de rechercher des solutions pour limiter la quantitéde substances volatiles qui s'échappent du réservoir de carburant (ou lors de chaque approvisionnement en carburant). Une nouvelle directive européenne à laquelle l'industrie a largement contribué harmonisera ces progrès futurs et devrait, en principe, être édictée par la Commission européenne au cours de cette année. Renouvellement du parc Comme la norme Euro 3 n'est d'application que depuis cette année, ses effets positifs se feront encore attendre quelque temps.

À moins que les autorités n'interviennent financièrement dans le renouvellement du parc. S'ils bénéficient d'une intervention à l'achat d'une nouvelle machine moins polluante, les motards retireront leur ancien véhicule plus rapidement de la circulation. En Italie, et plus précisément en Lombardie (chef-lieu : Milan), les autorités régionales octroient une subvention depuis octobre 2005, à savoir :

  • € 100 pour l'achat d'un cyclomoteur Euro 2
  • € 250 pour l'achat d'une cyclomoteur Euro 2 avec une consommation inférieure à 2,3 l/100km € 150 pour l'enregistrement de scooters et motocycles d'une cylindrée maximale de 125cc
  • € 250 pour l'enregistrement de scooters et motocycles de 126 à255cc ; auxquelles s'ajoutent € 50 pour la radiation du véhicule Euro 0 remplacé.

Conclusion
Les fabricants de motocycles ont comblé en un temps record leur retard écologique en matière d'émissions et de consommation. La norme Euro 3, qui est seulement entrée en vigueur en janvier de cette année, marque une avancée significative. Les incidences écologiques ne peuvent être améliorées efficacement que si on utilise cette nouvelle génération de motocycles, tout en remplaçant les modèles plus anciens et plus polluants. Nous demandons donc aux autorités d'intervenir financièrement pour assurer un renouvellement accéléré du parc de véhicules.

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